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Les hommes sont-ils plus doués en mathématiques que les femmes ?
À la question de savoir si le génie mathématique a un sexe, il est parfois difficile d’y répondre efficacement. Cependant, pour de nombreuses personnes, la réponse semble évidente au regard du nombre impressionnant de personnes de sexe masculin que l’on dénombre dans le rang des scientifiques. En effet, les femmes représentent une infirme proportion du taux présent dans le monde scientifique. En France, ce taux est estimé à moins de 20 %. En 2020, la population féminine française ayant suivi la spécialité numérique et science informatique par exemple ne représente que 13 % du taux national selon les résultats de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance. Qu’est-ce qui pourrait bien expliquer ce constat ? Les femmes ont-elles plus de mal à comprendre les mathématiques ?
Sommaire
Un constat d’ordre biologique
À la question de savoir si les filles sont moins douées en mathématique que les garçons, la réponse collective est unanime. Dans la mentalité collective, les filles seraient dénuées de tout intérêt pour les matières scientifiques parce qu’elles manquent d’esprit pratique et du sens logique. Cependant, plusieurs études menées dans ce sens semblent mieux justifier le constat. En effet, comme le soulignent certains experts des rapports hommes-femmes, les deux sexes présentent des différences biologiques qui se traduisent parfois par des différences de perception marquées. En d’autres termes, du point de vue biologique, les filles sont dotées de capacités naturelles les prédisposant à plus s’intéresser aux matières se rapportant très peu à la mathématique. En France par exemple, le taux des filles dotées de compétences de français en classe de troisième est estimé à environ 82 % à l’opposé des garçons dont le taux est estimé à 68 %. Face à ce constat, d’autres évoquent un manque de confiance en elles qui pousserait les filles à s’éloigner des formations scientifiques.
En somme, on est tenté d’affirmer qu’à l’idée de mobiliser des compétences dans les domaines scientifiques ferait peur aux filles. De façon inconsciente, elles hésitent à se confronter aux différents stéréotypes administrés par la société.
Des raisons d’ordre culturel et familial
Si l’on considère que tout nous vient de notre enfance, on peut aisément dire que les filles sont moins aptes à comprendre les mathématiques que les garçons. En effet, il s’agit d’une problématique en lien avec l’éducation reçue. En ce qui concerne l’orientation future des apprenants, l’éducation reçue à la base constitue un facteur prépondérant. Dès leur jeune âge, les garçons s’essaient aux jeux de construction et à des jeux collectifs renforçant ainsi leur aptitude à vite se repérer dans l’espace. En revanche, les petites filles sont enclines à s’identifier dans les rôles sociaux. De ce fait, elles développent des aptitudes en lien avec le langage plutôt que les mathématiques.
Comment amener les jeunes femmes à dépasser leurs limites ?
Malgré le grand fossé qui existe entre le taux des femmes et des hommes évoluant dans les domaines scientifiques, il est possible d’équilibrer les rapports. En effet, les femmes ne sont pas destinées à n’occuper que les fonctions peu valorisées. Pour équilibrer les rapports, il est nécessaire de faire un travail à la base, car il n’existe aucune fatalité à cela. Autant les hommes se forment pour devenir médecin, astronaute, ingénieur, etc., les jeunes femmes peuvent elles aussi progresser dans les domaines initialement réservés aux hommes. Pour que cela soit effectif, il est indispensable que la transformation s’opère à la base :
- Amener les jeunes femmes à sortir des clichés ;
- Agir à la base pour renouer les filles et les mathématiques.
Amener les jeunes femmes à sortir des clichés
Dès leur jeune âge, les jeunes filles évoluent dans un environnement stéréotypé qui génère de façon constante un manque de confiance chez elles. Outre le manque de confiance, il existe de nombreux mécanismes d’autocensure qui amènent les filles à moins s’intéresser aux filières scientifiques après leur cursus au lycée. Le constat est palpable dans les écoles d’ingénieurs où la population féminine représente à peine le quart du nombre total des effectifs. Pourtant, les filles disposent des mêmes capacités à comprendre les mathématiques que les garçons.
Selon Thomas Breda, chargé de recherche au CNRS et chercheur associé à l’École d’économie de Paris, « le goût des mathématiques peut venir plus tard chez les filles ». Mais doit-on attendre longtemps avant d’agir ? Assurément pas ! Si l’on souhaite avoir un changement, il faudra intervenir en amont.
Agir à la base pour renouer les filles et les mathématiques
Le génie mathématique ne doit pas avoir de sexe. À l’instar des hommes, les femmes peuvent aussi développer des compétences en mathématique et se hisser au rang des grands chercheurs du monde scientifique. Pour faire évoluer les paradigmes, il serait intéressant d’informer, de sensibiliser aussi bien les apprenantes que les professeurs, et par ailleurs, proposer des exemples de réussite féminine. Cela leur permettra de se projeter dans le futur à l’image de ces modèles. Certaines initiatives comme les journées d’échanges intitulées Filles et mathématiques sont des moyens efficaces pour amener les filles à s’intéresser davantage aux mathématiques.